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fallait pour cela réunir des troupes, gagner du temps. Il demanda aux maires et aux députés de Paris d’entamer des négociations.

M. Thiers écrivait le 24 mars à l’amiral Saisset : « Les maires de Paris ont pleins pouvoirs, laissez-leur faire ce qu’ils croient utile. »

Le 25 mars, les maires de Paris, d’accord avec le Comité central, fixèrent au 26 mars les élections, qui ont donc eu lieu, il importe de le constater, avec le consentement tacite de M. Thiers !


LES ÉLECTIONS DE LA COMMUNE

Ce qui prouve, au surplus, que la Commune n’est pas l’œuvre d’une poignée de factieux, c’est que 250,000 électeurs prirent part à l’élection du 26 mars. Il y eut autant de votants qu’à la fameuse élection du général Boulanger en 1889.

Parmi les élus, il y en avait de bons et de mauvais, beaucoup d’inexpérimentés, un grand nombre d’inconnus ; à côté de vieux républicains comme Delescluze, de sincères socialistes comme Benoit Malon, on voyait des déclassés, tels que Rigaux qui, du moins, se réhabilita en mourant courageusement pour la cause qu’il avait embrassée. (Vifs applaudissements.)


JOURS D’ESPÉRANCE

Le 27 mars, la Commune était inaugurée place de l’Hôtel-de-Ville ; ce fut une journée de joie inoubliable. Élisée Reclus, qui en fut témoin, me disait : « J’ai vu pendant la semaine sanglante les plus épouvantables choses, mais, malgré le sang, la boue, les massacres, je ne puis oublier ces quelques jours ensoleillés, ce lendemain d’une révolution victorieuse, qui n’avait coûté la vie qu’à deux hommes. »

C’est à propos de cette journée du 27 que Jules Vallès écrivait :

« Quelle journée !

« Ce soleil tiède et clair qui dore la gueule des canons,