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Il faut donc vous organiser, camarades, pour les luttes à venir.

Le socialisme doit opérer une révolution non seulement dans l’ordre économique, mais dans l’ordre intellectuel et moral.

Et le triomphe plus ou moins prochain de cette révolution dépendra de votre énergie, de votre persévérance, de votre indissoluble union avec les prolétaires de tous les pays.

Sans doute, avant de remporter la victoire finale, vous subirez encore des défaites, mais l’histoire du passé est là pour vous apprendre que les défaites d’une classe qui lutte pour son émancipation ne sont jamais définitives.

Le jour même où la Commune fut achevée — le dernier jour de la semaine sanglante, — c’était le dimanche de la Pentecôte, fête pour les catholiques, fête pour le gouvernement de Versailles.

Morte la bête, mort le venin.

On croyait le Socialisme frappé à mort et, pendant quelques années, en effet, il parut l’être, tué, moins par ses défaites que par ses divisions. Les derniers Congrès de l’Internationale donnèrent le lamentable spectacle de divisions entre peuples parlant des langages différents, et ne parvenant à se comprendre.

Mais, toujours, dit Goethe, jaillit un sang nouveau.


LA PENTECÔTE ROUGE

Nous aussi, nous avons eu notre miracle de la Pentecôte.

Cinquante jours après la mort du Christ, dit la légende, les apôtres reçurent le don de langues pour répandre la bonne nouvelle : l’Internationale a renouvelé ce miracle. Vingt peuples divers se rencontrent dans nos congrès venus de tous les pays, depuis les steppes de la Russie jusqu’aux confins du Far West Américain.

Tous, maintenant, s’entendent et se comprennent et célébreront, le 1er Mai prochain — après le Dies irae de la Commune — les Pâques fleuries de l’Humanité nouvelle.


Des acclamations enthousiastes, des cris de : « Vive