Page:Vandervelde - Vive la Commune.djvu/17

Cette page a été validée par deux contributeurs.

C’est comme si un assassin adressait des imprécations au cadavre de sa victime, parce qu’il aurait reçu d’elle quelques égratignures en commettant son crime. (Appl.)


LES VAINQUEURS DE LA COMMUNE

Sur les chefs du parti conservateur qui combattirent la Commune, Drumont portait le jugement que voici :

« L’histoire s’arrêtera longtemps à cette répression de la Commune, car elle fournit une indication très précise sur la débilité mentale des chefs du parti conservateur et aussi sur leur absence de tout sens moral ; ils n’ont ni conscience ni raison d’État, ni énergie, ni justice, ni pitié ; ils fuient comme des lâches ou massacrent comme des brutes, sans savoir pourquoi ils fuient ni pourquoi ils massacrent ; ils laissent renouveler avec ces transports de prisonniers, qu’on décime en chemin de fer pour alléger le convoi et activer la marche, ces scènes de mœurs barbares, ces défilés de Cimbres et des Teutons captifs dont Théophile Gautier et Paul de Saint-Victor ont évoqué le souvenir en des pages inoubliables en peignant Versailles pendant la Commune. »


PARIS EN FEU

Je n’ai pas la prétention de retracer, en ces quelques traits rapides, toute l’histoire de la Commune, mais je veux encore rencontrer quelques-unes des accusations que l’on continue à lui jeter à la face.

Parlons d’abord des incendies. Quand les Versaillais faisaient couler le sang à flots dans les rues de Paris, des incendies éclatèrent dans divers quartiers ; on vit brûler le Palais-Royal, l’Hôtel-de-Ville, les Tuileries !

L’Europe se demanda d’où partaient ces incendies. Jamais peut-être on ne pourra donner à cette question une réponse satisfaisante. Ce qui est certain, c’est que, pendant la semaine terrible, il y avait dans les rues de Paris des agents du gouvernement ; on a trouvé dans les incendies la trace de cette espèce d’agents que l’on connaît également dans notre pays !