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dire, et je parle ici en mon nom personnel, sans engager le parti auquel j’ai l’honneur d’appartenir : c’est que, de toutes les solutions qui pourraient être proposées — que ce soit la liquidation de l’œuvre congolaise ou la reprise par la Belgique — il n’en est pas une, quels que soient les inconvénients qu’elle puisse avoir, que je ne considère comme absolument préférable au maintien du régime qui existe actuellement au Congo et qui aboutirait fatalement à l’extermination partielle des indigènes.

C’est dans cet esprit — et vous voyez que c’est un esprit de conciliation — que j’ai tenu à développer mon interpellation.

J’espère qu’en me répondant on ne cherchera pas de dérivatifs, que l’on ne dira plus, par exemple, qu’en dénonçant des abus, nous manquons de patriotisme.

Je dis, au contraire, que quand des abus se produisent, le véritable patriotisme consiste, non pas à les dissimuler, mais à les supprimer et j’espère que toute la Chambre se trouvera dans les mêmes dispositions d’esprit.


Appel aux catholiques.


C’est la sixième fois que nous interpellons sur cette question ; mais elle se présente aujourd’hui dans des conditions où elle ne se présentait pas naguère. Quand nous parlions, jadis, vous pouviez ne pas nous croire, vous pouviez suspecter nos intentions, vous aviez le droit d’ignorer ce qui n’était pas révélé par des documents officiels. Mais aujourd’hui vous savez, vous devez savoir, vous ne pouvez plus ignorer, vous ne pouvez rester sourds aux plaintes et aux protestations qui s’élèvent de toutes parts.

Et je m’adresse à vous, catholiques. Je vous demande d’oublier vos attaches gouvernementales et de songer avant tout à ce que vous dicte votre conscience. En présence de pareils faits qui sont dénoncés par tous les