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de Wangermée, ni celui des capitaines Lemaire ou Cambier.

Je n’y vois pas non plus un seul représentant des missions catholiques.

Je ne sais pas si M. Davignon est le représentant des missionnaires, ni s’il est particulièrement qualifié pour cela, mais je crois devoir rendre cet hommage à notre honorable collègue qu’il est un des membres de la commission qui ont pris la réforme des institutions congolaises au sérieux. Seulement, voulût-elle faire cette réforme, la commission serait impuissante à la réaliser, car, dès l’instant où le système du travail forcé serait aboli, il faudrait, pour combler les déficits du budget, des ressources que l’État n’aurait plus à sa disposition.

Au surplus, il est un fait plus éloquent et plus concluant que tous les autres, qui montre que l’on ne veut rien faire, que l’on n’a rien fait, que depuis un an que la commission est revenue en Belgique, on n’a en rien essayé d’atténuer les abus qui existent au Congo.


La protestation des missionnaires.


Il y a trois jours, j’ai reçu un document important signé par cinquante-deux missionnaires protestants établis au Congo. Parmi les signataires, je trouve M. Grenfell, qui fut jadis nommé par le Roi président de la commission pour la protection des indigènes.

Je vous demande la permission de lire ce document, car, mieux que tout autre, il donne une idée de la situation présente au Congo. Il s’agit d’une résolution prise à la conférence des missionnaires, réunis à Kimchassa (Stanley-Pool). Cette résolution date du 11 janvier 1906, il y a donc à peine un mois. Voici ce qu’elle porte :

« Nous, soussignés, missionnaires évangéliques de la Grande-Bretagne, des États-Unis d’Amérique, du Canada, de l’Allemagne, de la Suède, de la Norvège et du