Page:Vandervelde - La Belgique et le Congo, le passé, le présent, l’avenir.djvu/260

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et en tissage des résultats excellents. On peut même dire que, pour un coton de « brousse », il est de qualité parfaite ».

D’autre part, les cultivateurs dahoméens, lorsqu’ils travaillent pour leur compte, sont actifs et habiles.

Dans une lettre récente, publiée par le Temps[1], M. Malan, gouverneur du Dahomey, disait :

Je viens d’accomplir une tournée de plus de deux mois dans le nord du Dahomey, et les constatations que j’ai eu l’occasion de faire sont des plus encourageantes pour l’avenir économique de notre colonie. Partout le pays est fertile et produit en abondance du mil, de l’arachide, du maïs, de l’igname, des haricots, du riz et du coton. Ce qui manque, ce sont les moyens de transport ; sans cela, tout descendrait à la côte et serait expédié en Europe. Le coton, notamment, est superbe.

Une fois de plus nous saisissons donc, sur le vif, l’importance capitale de la question des transports.

Plus nous songeons au problème de la colonisation, plus nous sommes convaincu que le plus grand service que les Européens puissent rendre aux indigènes, c’est de construire des chemins de fer.

Mais, en outre, il faut, pour donner une sérieuse extension aux cultures indigènes, créer des stations agricoles gouvernementales, organiser un enseignement agricole pratique, améliorer la qualité des espèces par l’introduction de variétés étrangères, apprendre aux noirs à cultiver les plantes en vue de l’exportation sur les marchés européens.

Il va sans dire que si les difficultés de pareille transformation sont déjà grandes dans des colonies comme le Dahomey ou la Côte d’Or, dont les habitants sont, depuis des siècles, en contact avec les blancs, elles seront bien plus grandes encore dans la plupart des régions du Haut Congo où les indigènes n’ont jamais fait de cultures industrielles.

Mais nulle œuvre ne saurait être plus féconde en résultats pour l’avenir, car il ne s’agit de rien moins qu’aider les popu-

  1. Le Temps, 15 juin 1910.