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Or, la totalité de cette exportation provient des plantations indigènes, qui réussissent d’autant mieux que la culture des arachides ne présente pas de difficultés : le noir gratte légèrement la terre avec un vieux sabre, l’hilaire ou la daba, à la fin de la saison sèche ; il ensemence après les premières pluies, puis il laisse aux femmes les travaux de sarclage ou de récolte, qui commencent en novembre. Il n’y a plus, ensuite, qu’à porter les sacs au comptoir, pour avoir les cadeaux des traitants, les verroteries, le fusil, l’alcool, la poudre, les « gourdes » qui serviront à payer l’impôt, à acheter une femme, à rétribuer les louanges des griots.

Le cacao. — Bien que la culture du cacao soit également assez simple, elle exige plus de soins et plus de connaissances techniques que la culture des arachides.

Cela n’a pas empêché que, dans l’Afrique occidentale anglaise, les plantations indigènes de cacao n’aient pris, dans ces dernières années, une importance considérable.

En 1891, la production ne fut que de 40 kilogrammes de fèves. Elle s’est élevée successivement à 1.700 kilogrammes en 1893, — 2 1/2 millions en 1902, 5 1/2 millions en 1904, 10 millions en 1906, 14 millions en 1908, et l’on compte qu’en 1909 l’exportation aura dépassé 20 millions de kilogrammes, représentant une valeur de près d’un million de livres sterling[1].

Des industries analogues ont grandi dans nombre de colonies anglaises et avec la même rapidité : l’industrie du café, par exemple, et puis du thé à Ceylan, et, plus récemment, l’industrie du caoutchouc à Ceylan. Mais dans ce cas, elles ont été créées par des planteurs européens.

Par contre, dans les colonies de l’A. O. A., et spécialement dans la Côte d’Or, où se trouvent les plantations de cacao les plus anciennes et les plus importantes, tout ce qui ne provient

  1. Singelmann. Plantagenbetrieb uud Tingaborenkultur in Kakavanban. Zeitschrift für Kolonial politik, april 1910.