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construction du chemin de fer et du nombre croissant de porteurs et de travailleurs pour la construction des routes, demandé aux villages indigènes par le gouvernement.[1] »

Pour vaincre ces difficultés, les autorités administratives se chargent elles-mêmes de faire connaître aux populations, par l’intermédiaire des chefs, le nombre des travailleurs réclamé par les diverses entreprises, ainsi que les conditions de travail, les salaires, les frais de voyage, etc. Dans les districts où les indigènes ont déjà l’habitude de travailler chez les Européens, ces appels suffisent pour faire affluer la main-d’œuvre. Mais dans le cas contraire, l’administration demande aux chefs de lui fournir un certain nombre de leurs sujets. C’est là, incontestablement, du travail forcé, avec son cortège d’inconvénients avoués par l’administration elle-même[2].

En ce qui concerne l’Afrique orientale allemande (Deutsch Ostafrika), le rapport de 1907-1908 constate que l’on a préconisé de divers côtés l’introduction d’un régime de contrainte en vue de procurer des travailleurs aux planteurs européens. La résistance opposée par le gouvernement à ces revendications et la suppression, en 1906, de plusieurs moyens de contrainte, ont été vivement critiquées. Cependant, déclare le rapport, on ne pourra pas nier un fait, c’est que, depuis cette suppression, la situation, en ce qui concerne la main-d’œuvre, s’est considérablement améliorée. On n’a eu à se plaindre d’une insuffisance passagère du nombre des bras que dans quelques plantations de caféiers, où la main-d’œuvre disponible suffisait bien à l’exploitation ordinaire, mais non au travail extraordinaire, et de peu de durée occasionné par la récolte[3].

Notons, cependant, que le travail forcé subsiste dans la partie occidentale de l’Usambara, où l’on a introduit un sys-

  1. Bulletin de colonisation comparée. Le protectorat du Kameroun en 1906-1907. Bruxelles, 20 mars 1909.
  2. Kolonial Rundschau. Berlin. 1909. p. 74.
  3. Bulletin de colonisation comparée, 20 septembre 1909, p. 404. Bruxelles.