Page:Van Rod - La Terreur du fouet, 1909.djvu/94

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
82
LA TERREUR DU FOUET

finissait par quelque châtiment corporel, d’ailleurs, toujours fort bénin à la vérité. Tout juste ce qu’il fallait, pour amener une peine légère, dont la saveur de souffrance était exactement le délicieux condiment, le piquant hors-d’œuvre, si l’on veut, d’un plaisir délirant qui ne manquait pas de suivre aussitôt, plaisir d’autant plus aigu par le contraste, si bien que pour Marguerite douleur et joie confondues paraissaient inextricables et qu’elle n’eut su démêler où l’un commençait, ou l’autre finissait.

Du reste, dans ses transports elle ne philosophait point.

Trichard, lui, avait éveillé une toute autre sensation. La terreur avait prédominé. Quand il avait fessé Marguerite, celle-ci avait déjà pu comparer la peine produite par cette lourde main d’homme, avec celle qu’avait éveillée la menotte d’Ernestine. Mais quand le fouet s’était mis de la partie, Marguerite avait éprouvé une angoisse sans nom. Et si le viol l’avait fait souffrir autant par le dégoût que par la peine physique, il n’en restait pas moins