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LA TERREUR DU FOUET

Il ne se pressait pas, jouissant de la terreur que son attitude et ses paroles éveillaient dans cette victime qu’il regardait de ses yeux cruels, en ricanant.

Les deux petites filles de Trichard, Rose et Berthe, battaient des mains, donnaient tous les signes d’un plaisir exubérant, tandis que le nourrisson dans son berceau continuait à dormir sagement, souriant aux anges.

Mais Mme Trichard, avec son air las de victime résignée, s’avançait peu à peu et, tout à coup, elle bondissait, se campant devant Trichard :

— Je te défends de la frapper. Après tout, tu n’en as pas le droit. Ce n’est pas ta fille !

Il n’en revenait pas. Voilà que ce mouton devenait enragé. Il en oublia un instant Marguerite et s’écriait :

— Je n’ai pas le droit ? Tu me défends ? Toi… Tu me défendrais quelque chose. Ah ! laissez-moi rire, Messeigneurs.

Il riait, en effet, d’un rire rauque et funèbre, et il secouait sa femme follement. Il l’avait prise par les