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LA TERREUR DU FOUET

— Alors quoi ? C’est sérieux ! Tu en veux encore ?

— Oh ! petit père… Si tu savais…

— Je ne veux rien savoir…

— Oh ! que je suis malheureuse.

— Tu vas l’être encore bien plus, si tu n’obéis à l’instant.

Il grinça des dents, ses yeux s’injectèrent et il criait d’une voix qui résonna comme les éclats de la foudre aux oreilles de Marguerite épouvantée :

— Et que ça ne traîne pas ! Je te donne deux minutes pour être au pieu. Est-ce que tu te figures par hasard que tu vas pouvoir te payer ma poire ? Tu n’es pas assez riche pour cela.

Elle se dressa, comme galvanisée par une secousse électrique. Elle marchait raide, tout d’une pièce, comme si elle eut agi automatiquement. De fait, l’épouvante l’hypnotisait. Elle se sentait si veule, si irrémédiablement soumise à la volonté de cet homme qui lui semblait odieux dans sa cruauté, mais qui lui paraissait grand par le prestige de la force. Elle obéissait, la mort dans l’âme.