Page:Van Rod - La Terreur du fouet, 1909.djvu/46

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
34
LA TERREUR DU FOUET

Une plainte de gémissements et de cris légers ce fut tout ce que Marguerite put fournir comme réponse. Elle exhalait des sanglots déchirants qui faisaient comme un hoquet où pointaient des lambeaux de phrase, des mots si mal articulés, qu’il n’était pas possible de les comprendre.

C’était un spectacle hautement attendrissant. Mais la pitié ne pouvait entrer dans le cœur de Trichard. Cet homme d’ailleurs, sollicité en ce moment, par les mouvements de la passion virile, savourait la terreur qu’il faisait naître. Le plaisir qu’il éprouvait de voir Marguerite trembler et pleurer devant lui ne laissait aucune place à l’attendrissement et le fortifiait simplement dans la pensée qu’il aurait cette vierge coûte que coûte, car il ne doutait pas qu’elle fût encore pucelle, Et si, tout à l’heure, le spectacle d’un regard de volupté l’avait frappé, il était à cent lieues de se douter de ce qui se passait entre Marguerite et son amie Ernestine.