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LA TERREUR DU FOUET

bles sous leur goguenardise. Elle avait joint les mains et soupirait.

— Oh ! petit père…

Mais l’homme, tirant toujours de grosses bouffées de sa pipe, était resté assis, gardant un calme qu’il s’imposait. Le doigt tendu, il indiquait le sol devant lui d’un geste énergique et bref et il disait ;

— C’est pas tout ça. Nous en recauserons tout à l’heure. Pour le moment, je t’ai promis de t’écouter, je t’écouterai. Tu vas te mettre ici, à genoux, devant moi, en pénitence, et tu vas répondre à ce que je te demanderai. Compris ?

— Oui, petit père.

Elle s’agenouilla à même le carreau. Son cœur battait à grands coups, oppressé d’une transe mortelle et sa bouche sèche, elle mâchait à vide, avec une sensation d’amertume. C’était le goût de la fièvre et de l’angoisse, car elle prévoyait bien que ce qu’elle redoutait depuis longtemps allait advenir ce soir. La fatalité le voulait.

Ah ! pourquoi n’avait-elle pas réalisé cette menace faite devant Ernestine ? Pourquoi n’avait-elle