Page:Van Rod - La Terreur du fouet, 1909.djvu/38

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
26
LA TERREUR DU FOUET

a que ça qui compte avec les femmes. C’est pas que tu sois encore bien ragoutante. Mais les plus laides n’aiment pas qu’on leur casse la figure.

Marguerite, par un mouvement instinctif, s’était élancée vers sa mère. Pauvre fille, que pouvait-elle tenter pour la secourir ? En quoi ses faibles bras pouvaient-ils s’opposer à l’énergie de cet homme brutal, si puissamment musclé ? Tout de même, ce fut par un effort où sa volonté n’était pour rien, qu’elle prit sa mère dans ses bras, l’asseyait sur une chaise et, avec une serviette sur laquelle elle avait fait couler l’eau de la carafe, elle essuyait le sang qui, jailli du nez, séchait déjà aux commissure des lèvres.

Trichard avait encore son répugnant ricanement. Il déclarait :

— C’est bien ça ! Tu me préviens. Car justement j’allais m’occuper de toi. À nous deux, ma petite. Et pour te montrer que je suis bon prince, que je vaux mieux que ta garce de mère ne le prétend, car c’est une sale langue qui trouve toujours à