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LA TERREUR DU FOUET

dissait au-dessus de la tête de la pauvre femme épouvantée qui se mit à crier à tue-tête.

— Prends garde à ce que tu fais. Tu pourrais tuer ton enfant.

Il commanda sur un ton, sans réplique possible ;

— Va remettre le mioche dans le berceau.

La pauvre Mme Trichard, sanglotant, ne comprenant que trop ce que cela voulait dire, obéissait. Par un stratagème fort naturel et futile, car il ne pouvait servir qu’à mettre son mari plus en colère, elle s’attardait à recoucher l’enfant. Elle n’en finissait pas de ramener les couvertures sur l’innocent qui, maintenant qu’il était gavé de lait, s’était endormi. Et elle restait encore à l’embrasser, quand son farouche mari s’écriait d’une voix de stentor :

— Est-ce que ce sera pour aujourd’hui ? Ou bien pour demain ?

Soupirant avec force, la consternation peinte sur ses traits, la misérable femme allait à Trichard qui se mit à la gifler à tour de bras, disant à chaque soufflet.