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LA TERREUR DU FOUET

je ne te faisais cette saignée, tu étais en train d’attraper un coup de sang. Gueule, ma fille ! Ne te gêne pas ! Gueule bien ! Ça ne me gêne pas davantage et tu sais bien que ça fait rigoler les voisins.

Marguerite avait cessé de gueuler, c’était sa plainte douce, infiniment triste, sa plainte d’enfant qu’elle avait reprise. Il déclarait :

— Nous avons le temps. Un coup de couteau toutes les trois minutes, et tu auras dix piqûres. Il te faut ça. Non ! Tu dis : non ? Moi je dis : oui ! Je n’en rabattrai pas un seul.

Il parlait ainsi parce qu’elle avait de nouveau ce hochement de la tête, ce tic nerveux qui semblait dire : Non !

Il le fit comme il le disait. Il la piqua dix fois, le tiers de la lame enfoncé dans les chairs. Toute une flaque de sang s’amassait entre les interstices du carrelage, et Marguerite semblait pleurer sa mort prochaine, tant sa plainte était lente et triste.

Enfin, il la détachait. Elle avait la tête basse, comme si la faiblesse dont elle était envahie lui avait brisé la nuque. Elle était à présent horri-