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LA TERREUR DU FOUET

Puis, à haute voix, il déclarait :

— Ça m’a donné de l’appétit. Je casserais bien une croûte. Je ne t’invite pas. Tu es bien où tu es. Et puis tu ne dois pas avoir faim. N’est-ce pas que tu n’as pas faim ?

Elle ne répondit pas. Il se rapprocha, menaçant, et il se baissait, lui hurlait sous le nez.

— Nom de Dieu ! Est-ce que tu me prends pour ton chien ? À qui est-ce que je parle ?

Elle le regardait. Ses yeux fixes ne reflétaient que l’étonnement et elle avait les joues ardentes, ses dents s’entrechoquaient, comme dans une fièvre et un mouvement sénile, une espèce de tic, lui faisait secouer la tête, comme si tout le temps elle disait : « Non ». Il voulut bien prendre ce geste pour une réponse, car il commençait à être vaguement inquiet, sans savoir au juste ce qu’il fallait redouter.

Il s’installait à la table où la tête coupée occupait toujours le milieu et, ayant trouvé de la nourriture dans le placard, il mangea tranquillement. Il regardait Marguerite. Son corps frissonnait tou-