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LA TERREUR DU FOUET

porté ses mains à ses tempes, se rejetait en arrière et, d’un grand coup de pied au derrière, Trichard la lançait dans la chambre, dont il fermait la porte à double tour disant :

— À nous deux !

Marguerite se laissait tomber sur une chaise et l’œil hagard, comme fascinée, elle regardait cette tête coupée, ne comprenant pas, se disant qu’elle rêvait, que c’était trop horrible pour être vrai. Peut-être, si elle avait eu sa nette compréhension, se serait-elle évanouie. Mais elle se figurait être dans un état de cauchemar, où tout est irréel, et se trouvait dans une torpeur telle que même les larmes ne jaillirent point. C’était la stupéfaction au plus haut degré et Trichard qui l’observait ne comprenait rien à ce qu’il croyait de l’insensibilité.

Aussi se mit-il à ricaner, après quelques secondes de ce silence si imposant que lui-même en avait ressenti la contrainte. Il disait :

— Eh bien ! Tu ne l’embrasses donc pas ton bel amant !

Cette voix haïe et redoutée rompant le charme,