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LA TERREUR DU FOUET

— Oh ! non ! Oh ! non ! Je t’en prie, je t’en supplie, ne parle pas de cela.

— Puisque c’est inévitable !

— Tiens ! Vois-tu ? pour un rien, je retourne, je ne rentre pas…

— Où donc irais-tu ? Te faire ramasser pas les flics et les juges t’enfermeraient jusqu’à vingt-un ans. Ou bien tu tomberais entre les pattes d’un barbeau qui te ferait travailler à son profit. Et ce serait encore la même chose. Tu vois.

— Où j’irais ?

— Eh bien oui ! où irais-tu ?

— Droit au quai… Et plouff !… Ils n’ont qu’à me repêcher dans la Seine. Ils pourront me faire ce qu’ils voudront, je n’en saurais plus rien.

— Folle ! Folle ! Ma pauvre chérie.

Les deux jeunes filles tombaient dans les bras l’une de l’autre. Enlacées, le tendre baiser se prolongea encore. Mais des ouvriers, des ouvrières qui rentraient du travail s’égayèrent :

— Mince de caresses ! Bécotez-vous, ça va bien… Et vas-y donc, ce n’est pas ton père.