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LA TERREUR DU FOUET

dents, les jeunes filles avaient fermé les yeux, savourant leur joie.

Enfin elles mirent fin à cet ardent baiser, le vrai « soul Kiss » des Anglais, le baiser qui préside à l’échange de deux âmes.

Ernestine disait encore :

— Tu finiras par te faire une raison.

— Jamais !

— Petite sotte ! Puisque je ne suis pas jalouse. Est-ce que je ne sais pas ce qu’ils valent, les hommes.

— Ils me dégoûtent.

— Possible ! Mais ce sont eux qui ont le pognon, et, sans argent, la vie de ce monde est bien triste.

Ernestine hochait la tête, avec tristesse, et, le ton plein d’amertume, elle disait :

— D’ailleurs, il n’y a que le premier pas qui coûte. Et celui-là, il faudra bien que tu le franchisses.

Marguerite lui prenait les mains, les serrait avec force et gémissait :