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LA TERREUR DU FOUET

bras, multipliait ses baisers et elle fut toute surprise des douceurs de l’amour. Le souvenir d’Ernestine en fut aboli à jamais. Georges le Frisé, qui l’avait prise comme un fauve s’empare de sa proie, devint son petit homme d’élection. Il aurait pu la battre, la tuer à moitié, elle ne l’aurait pas trahi. Ça, c’étaient des affaires entre lui et elle et qui ne regardaient plus personne. Autant elle avait ressenti de dégoût pour Trichard et les clients de Mme Klotz, autant celui-ci lui plaisait et si l’épouvante de la matraque avait fait naître ce sentiment, à présent c’était la confiance, l’abandon de la femme serrée contre le mâle qu’elle aime et qu’elle sait fort et protecteur.

Comme Georges le Frisé l’avait dit, le lendemain Marguerite s’en allait à la gare Saint-Lazare. Elle s’y asseyait sur un banc, dans la salle des Pas Perdus, et, tout en prenant son air le plus détaché, le plus indifférent, elle guignait du coin de l’œil les hommes dont l’air cossu indiquait les moyens d’être généreux. Georges, à l’écart, surveillait. Il avait sa canne à matraque. Précaution inutile en