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LA TERREUR DU FOUET

par la douleur pour comprendre son discours. Elle remuait avec désespoir ses pauvres fesses si maltraitées et battait d’un mouvement frénétique l’air de ses jambes démenées en une danse folle.

Jamais elle n’avait soupçonné cette sensation si douloureuse. Les verges l’avaient affolée et, plus encore, le couteau dont Trichard lui avait piqué les fesses. Mais c’était plus encore l’angoisse que la douleur même, quoique celle-ci eût été si considérable. Tandis qu’avec ce boudin de caoutchouc, c’était, chaque fois, comme une maison qui lui tombait sur les fesses. Cela donnait l’illusion d’être excessivement lourd et le choc se répercutait dans tout son être, provoquait dans sa tête d’insupportables élancements. À vrai dire, c’était chaque fois, à chaque coup, la sensation d’une chute dans l’abîme. L’abîme insondable de la souffrance, absorbant toute faculté, noyant tout espoir et il lui semblait que c’était une éternité. Jamais plus cela ne cesserait. Elle avait essayé de compter avec lui, qui, à haute voix, continuait à citer le chiffre des coups administrés, mais cette