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LA TERREUR DU FOUET

bien des histoires qu’elle avait entendues et qui la faisaient frémir par rapport à l’intolérance de la police. Mais elle savait aussi que, n’étant pas majeure, elle n’avait qu’à raconter son histoire pour qu’on la plaçât dans un asile. Certes, ce n’était pas gai. Oh ! non. Rien qu’en y pensant, les larmes lui venaient aux yeux et, machinalement, s’exhalait de ses lèvres le cri de détresse de toutes les jeunes filles : Maman ! Maman ! Mais cela valait encore mieux que de vivre abrutie, si cela pouvait s’appeler vivre, que de trembler constamment sous la terreur du fouet. Évidemment, si elle disait à un magistrat tout ce qu’elle savait, ça ferait de sales histoires à Mme Klotz ! Mais de cela, Marguerite s’en fichait un peu. Au contraire, elle eut un rire de contentement en pensant au tour qu’elle pouvait jouer à cette sale maquerelle, la cause première de tous ses maux.

Puis elle eut peur que, malgré toute la protection dont elle serait entourée, son beau-père ne la raterait pas. On le condamnerait sans doute à la prison, mais quand il en sortirait, ce qu’il serait fu-