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LA TERREUR DU FOUET

guerite avait épié l’occasion et elle ne venait pas. Le jeudi soir, à table, le cœur sursautant, elle avait dit la dureté des temps. Trichard avait ricané.

— Ça tombe mal ! Car justement mon morlingue est vide. Nib de braise. Il me faut de l’auber. Si tu ne rapportes pas d’argent demain soir, je te tords le cou. Arrange-toi comme tu pourras.

Marguerite avait compris ce que cela voulait dire. Pourtant Trichard crut devoir encore insister :

— Quand les clients ne viennent pas, on va les chercher. Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Il faut de l’argent ou, nom de Dieu, sinon, gare à tes fesses !

Il avait forcé la voix, roulé des yeux terribles et Marguerite, toute recroquevillée, en avait eu froid dans le dos.

Au fait, qu’est-ce qu’elle risquait ?

De beauté saine et vigoureuse, elle ne passait pas inaperçue et elle n’avait qu’à faire un signe de tête pour marquer qu’elle consentait quand un monsieur se retournait sur elle dans la rue. Il y avait