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LA TERREUR DU FOUET

Ernestine, par un dépit, ressentit soudain une grande désolation. Elle éclatait en larmes et sanglotait :

— Ah ! si tu prends cela à la légère.

Mais déjà Marguerite partait et sans se retourner.

Elle rapportait maintenant tous les samedis une forte paie. Trichard avait pour principe de ne jamais montrer sa satisfaction. Pourtant il avouait être assez content. Depuis le viol, il n’avait plus pris Marguerite. Son caprice était passé et il préférait l’argent. La jeune fille obéissait passivement aux caprices des clients de Mme Klotz. Elle les trouvait tous ignobles et dégoûtants, elle se prêtait à leurs désirs avec une grande rancœur, mais sans cesse elle avait présente à l’esprit la terrible fouettée qui l’attendait, si elle arrivait les mains vides.

Puis, c’était en été, en un moment où Paris est vide de beau monde, le hasard voulut que, durant toute une semaine, pas un client ne se présentât chez Mme Klotz. Avec fièvre, tous les jours, Mar-