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LA TERREUR DU FOUET

Elle désignait du doigt les grands arbres qui, au-dessus des murailles du Père-Lachaise, étalaient leurs feuillages touffus, durcis par l’été. Une paix profonde s’exhalait de l’asile des morts, tandis que le Boulevard Ménilmontant retentissait des éclats d’une vie intense, cors des tramways, jurements des charretiers, va et vient des passants, brusques irruptions des voyageurs du Métro qui sortaient des cavités souterraines. Car c’était l’heure de la sortie des ateliers, le grand mouvement dans Paris, le mouvement de transport et d’échange entre le cœur de la capitale et ses faubourgs, les jolies midinettes qui, de leurs doigts de fées, font éclore le luxe parisien et qui retournent, des quartiers riches où tout contribue à flatter les sens, où l’élégance règne en maîtresse, vers les taudis excentriques où grouille la sordide misère.

Ernestine continuait sa besogne charitable.

Elle avait pris son mouchoir et tamponnait les yeux de Marguerite.

— Voyons ! C’est tout ! Ne pleure pas, je te dis.