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LA TERREUR DU FOUET

père était mort, surtout depuis deux semaines que sa marâtre avait été convaincue qu’il n’y avait aucun héritage à recueillir, la pauvre petite en avait vu de dures. La belle-mère, hypocrite, l’avait beaucoup cajolée pendant que son père vivait, puis elle avait jeté un masque inutile, mais elle était devenue tout à fait revêche depuis qu’elle savait qu’il n’y avait pas d’argent. Elle s’était écriée devant Marthe confuse et interdite :

— Ah ! le gueux ! Si j’avais su, avec ça que je me serais mariée avec lui. Avec ça qu’il était si ragoutant. Il a cru me faire bien de l’honneur. Merci de l’honneur !

Elle s’adressait à la jeune fille :

— Et puis, tu sais, je veux être dédommagée. Je compte sur toi, pour cela.

— C’est bien, maman, je travaillerai.

La mégère avait eu un singulier sourire. Et c’était ce sourire que la pauvre petite se rappelait en ce moment. Alors, il n’avait pas pour elle de signification précise. Elle en avait été froissée, certes. Mais cela s’était confondu avec la grandeur