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LA TERREUR DU FOUET

grande et belle fille qui pleurait si amèrement et plus d’un se sentait mordu au cœur du désir de la consoler. Mais le regard moqueur d’Ernestine les déconcertait.

Ernestine s’efforçait encore de remonter le moral si affaissé de la malheureuse fouettée.

— Je te dis qu’il n’y a rien de tel que de prendre les choses en rigolant. Mais ce que tu viens de me dire, c’est sérieux. Il ne faut pas se laisser faire. Crois-moi, prends un homme. Tu en trouveras facilement et il te protègera contre ton beau-père.

Mais Marguerite continuait à gémir.

— D’abord il y a ça, que Trichard il a la loi pour lui. Je ne suis pas majeure.

— Sois tranquille. Il n’invoquera pas la loi. Il aurait trop peur que tu ailles tout raconter aux curieux, c’est-à-dire aux magistrats. Et ça l’enverrait plus loin qu’il ne voudrait aller. Il n’osera rien, je te dis.

Mais Marguerite ne se rendait pas encore.

— Et puis ! Quand j’aurais trouvé un homme. Pas une femmelette, mais un homme comme tu