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(Coups et craquements. Elle
tombe à genoux devant la
porte en sanglotant.
)


LA MÈRE faisant de violents efforts pour se lever.

Entrez, belle Dame, voici le jour et je suis prête.

LA FILLE à genoux et les mains levées.

Oh ! oh ! j’ai peur, cessez de grâce ! nous sommes de pauvres femmes. Nous n’avons rien. Ma mère est malade. Vous ne venez pas nous prendre, n’est-ce pas ? Vous n’êtes pas de méchants hommes. Je vous ouvrirai, mais dites, vous n’êtes pas des hommes sans cœur, n’est-ce pas ? Vous ne voudriez pas que ma pauvre mère meure !…

Les coups et les craquements redoublent. Violente dispute au dehors. La vieille femme commence à râler d’une façon épouvantable. — La jeune fille se jette à genoux vers le lit de sa mère :


Ah, petite mère, reste donc, que fais-tu, ne hurle donc pas ainsi, tu me fais mourir, je suis à tes genoux, près de toi, petite mère, regarde, regarde-moi, c’est moi, ta petite