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Où se pressent les pèlerins ;
Bahar fière de ses vestales
Qui dansent, au son des crotales,
Avec leurs longs cheveux flottants ; ’
Arrakan aux tours en aiguilles,
Oui pare le sein de ses filles
Des fleurs d’un éternel printemps ;

Madras dont les récits, histoires merveilleuses,
Aux rayons de la lune amusent les veilleuses ;
Calcutta qui rougit sous le cercle enflammé
Du Cancer ; Bellasore où les jeunes sultanes,
Assises en sérail, chantent sous les platanes,
Les sourires du bien aimé.

Chaddaba qui tresse l’acanthe
En couronnes pour ses guerriers ;
Prome aux kiosques bleus ; Calicanthe
Oui dort sur un lit de lauriers ;
Lauriane où fume la myrrhe ;
Patna dont chaque toit se mire
Dans le Gange qui vient d’Agra ;
Et sur le fleuve, dont s’épanche
L’onde à grand bruit, Ougly qui penche
Et regarde au loin Sumatra.

Ses pics, écueils du ciel, où vont, dans leurs voyages,
Vaisseaux aériens, naufrager les nuages ;
Des monts, de loin, debout à l’œil des matelots,
Qui soufflent des volcans de leurs gueules béantes.
Et se dressent, tout fiers de leurs têtes géantes,
Comme des phares sur les flots ;