Et, dans chaque onde qui se broie,
Quel grand navire ou quelle proie
L’orage roule devant lui.
Sur sa tête, l’éclair brille en livides flammes ;
Les vagues à l’entour, en écumantes lames,
S’acharnent, tournoyant sous le vent qui les bat ;
Les unes à grand bruit sur les autres s’écroulent,
Puis en gouffres béants, se déchirent et roulent
Avec la clameur d’un combat.
Mais le navire marche et passe,
Il marche, et longe tour-à-tour
Madagascar qui, dans l’espace,
Aiguise un pic comme une tour ;
Les vagues d’Oman où Cambaie,
Ainsi qu’un port ouvre sa baie.
Le cap où s’étend Comorin ;
Ceylan où les monts de Candie
Élèvent leur cime agrandie,
Puis l’Orient au ciel serein !
Là Bénarès avec sa pagode où domine
Wishnou, le tout-puissant, qu’adore la Bramine ;
Pégu, riche en brillans, la riante Lahor ;
Golconde où, vers le soir, le dos des dromadaires
Porte au Gange sacré les blanches Bayadères ;
Jaggrenat aux coupoles d’or.
Nellom qui s’allonge en navire,
Et rit dans ses verts boulingrins ;
Albad aux autels de porphyre,
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