Sans doute, si l’Écosse a, parmi ses épées,
Dans ses manoirs remplis de sombres épopées,
Dans ses donjons sanglants, réceptacles maudits,
Où règnent des seigneurs moins soldats que bandits,
Dans ses tours à créneaux, redoutables tanières
Où des pillards armés font flotter leurs bannières,
Dans ses ports obstrués de piéges et de bancs,
Dans ses nefs où se cache un peuple de forbans,
Dans ses rochers semés de lâches embuscades,
Si l’Écosse, d’un bout à l’autre des Orcades,
À citer un seul nom moins digne d’un chrétien,
Hacco Mac-Clean, seigneur d’Éda, que n’est le tien ?
Car, te sentant venir à travers la nuit sombre,
Je feuilletais tes jours pleins de taches et d’ombre,
Et marchais, éperdue et le front pâlissant,
Dans ta lugubre histoire écrite avec du sang…
Ces pages de ma vie, oh ! laisse-les fermées,
Pages pleines de deuil…
Hacco, tu les devrais relire quelquefois.