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Où, distrait de tout souvenir,
L’esprit, loin de la multitude,
Du silence fait son étude
Et se sent des ailes venir ;
Il est une source cachée
Au milieu des genêts en fleurs,
Qui coule à doux flots épanchée
Du cœur d’une pierre penchée
Dont vous diriez qu’ils sont les pleurs.
Parfois une troupe importune
De pinsons y vient voltigeant.
Ô nuages, parfois la lune
S’y mire, pendant la nuit brune,
Du haut de vos créneaux d’argent.
C’est la source que j’ai choisie,
Où mon esprit va s’abreuvant :
Humble source de poésie,
Où va boire ma fantaisie
Et mon cœur encor plus souvent.
Octobre 1857.