Colombes du Cédar, qui nichez sur les branches,
Ouvrez au vent du Sud, ouvrez vos ailes blanches.
Mon œil parcourt en vain tout le grand désert nu.
Le Maître savez-vous ce qu’il est devenu ?
Ô poète, en ce jour solennel des azymes,
Pour la dernière fois, avec ses douze intimes,
Au banquet de la pâque il est allé s’asseoir :
Et déjà le soleil décline vers le soir.
Voilà qu’il rompt le pain et qu’il bénit la coupe.
Puis, voulant tout entier s’offrir au pieux groupe,
Il dit, de cet accent à tous les cœurs si cher :
« Buvez, voilà mon sang ; mangez, voilà ma chair. »
Étoiles de la nuit, prunelles éclatantes,
Que les pâtres, assis sur le seuil de leurs tentes,
Regardent rayonner dans l’infini des cieux,
Que voyez-vous dans l’ombre, étoiles, de vos yeux ?