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CHAMPAGNE

traversée, il gagne, à la suite de la troupe du cirque Loissot, lus pays du Nord, descend, avec l’aide pécuniaire de sa famill », vers Alexandrie. Au mois de mars 1880, ayant passé le canal de Suez, il entre dans le golfe d’Aden. Tout à la fois trafiquant et explorateur, Arthur Rimbaud, qui a délaissé l’effort littéraire, mènera jusqu’à sa fin une vie errante. En correspondance constante avec sa famille, il projetait un retour en France, lorsqu’il se sentit envahi lentement par le mal qui devait l’emporter. Une tumeur dans le genou droit l’oblige, fin mars 1891, à abandonner Harrar, centre de ses opérations. Transporté à Aden, puis à Marseille, il entre à l’hôpital de la Conception, où il meurt des suites de l’amputation de la jambe, le 10 novembre 1891.

Rimbaud a laissé un bagage poétique restreint, mais qui témoigne dune empreinte originale. Ses œuvres, publiées d’abord par les soins de Paul Verlaine {Les Illuminations, Paris, édit. de la Vo^ue, 1886, in-12 ; La rnéme, su’wio à.’Une Saison en Enfer ; Paris, Vanier, 1892, in-18 ; Poésies complètes, ibid, , 1895, in-18), ont été réunies au Mercure do France. Elles ont fait l’objet (avec un volume de correspondance), d’une édition définitive. (Voyez Œuvres de Jean-Arthur Rimbaud, etc. ; Paris, Soc. du Mercure de France, 1898, in-18 ; Lettres, ibid., 1899, in-18.)

BibliograpHie. — Paterne Berrichon, La Vie de Jean-Arthur llimband ; Paris, Soc. du Mercure de France, 1897, in-18. — Paul Verlaine, Les Poètes maudits ; Paris, Vanier, 1884 et IS88, in-18. — Edm. Lepelletier, Paul Verlaine ; Paris, Soc. du Mercure de France, 1907, in-8 ». — Ad. van Bever et P. Leautaud, Poètes d’aujourd’hui, ibid., 1908, t. II. — E. Delahaye, Rimbaud ; Reims et Paris, etc., 1906, in-18.

A LA MUSIQUE

Place de la Gare, à Cliarleville.

Sur la place taillée en mesquines pelouses.
Square où tout est correct, les arbres et les fleurs,
Tous les bourgeois poussifs qu’étranglent les chaleur »
Portent, les jeudis soirs, leurs bêtises jalouses.

L’orchestre militaire, au milieu du jardin,
Balance ses schakoâ dans la valse des fifres :
Autour, aux premiers rangs, parade le gandin ;
Le notaire pense à ses breloques à chifFres ;

Des rentiers à lorgnons soulignent tous les couacs ;
Les gros bureaux bouffis traînent leurs grosses dames