MADAME PERDRIEL-VAISSIÈRE
Il faut le dire tout d’abord, Mme Perdriel-Vaissière n’est Brotonne que d’élection. Née à Ajaccio, où son père, officier d’infanterie, tenait garnison, elle prend ses origines au pays languedocien. Amenée dès son plus jeune âge sur le continent, elle
vécut tout d’abord en Poitou, pays de sa mère, puis grandit en
Bretagne, où la fortune des siens vint la fixer. Entre temps, elle
résida à Versailles et à Melun. Des nombreux voyages qu’elle
fit dès son enfance, elle garda un émerveillement tel qu’à ses
débuts littéraires elle associa des réminiscences de lectures
aux souvenirs de ses divers séjours dans nos provinces. Elle
ne cessa depuis d’élargir sa vision et d’étendre à tous les sites
qu’elle connut son ardent amour du terroir.
Sa poésie a gagné en force à ne se point restreindre, et l’on peut dire qu’elle a vu la Bretagne dans un mirage presque meridional. Les recueils de poèmes où elle a noté ses impressions d’artiste nous font participer à une allégresse quasi universelle des hommes et des choses qu’on s’étonnerait de trouver chez un écrivain véritablement local. Rien dans son vers ne rappelle la fausse résignation mystique du romantisme et du Parnasse celtiques. S’il nous fallait choisir une Muse pour cette terre bretonne, que tant de rimeurs ont dénaturée, nous désignerions, après la douloureuse Elisa Mercœur, Mme Perdriel- Vaissière, dont l’œuvre respire la grâce et la santé…
Mariée depuis plusieurs années à un officier de marine, Mm. Perdriel-Vaissière s’est fixée à Brest, qu’elle n’a guère quitté, sinon pour faire de courts séjours dans les ports de la Manche. Sa vie s’écoule, paisible, au foyer familial, face à l’océan qu’elle a tant célébré, dans ce beau Finistère où de petites montagnes, de grandes forêts, coupées de luxuriantes vallées et de menaçantes falaises, rompent indéfiniment l’aride monotonie de la lande.
Mme Perdriel-Vaissière a déjà fait paraître trois recueils : Les Rêves qui passent (Paris, Lemerre, 1899, in-18) ; Le Sourire de Joconde (Paris, Biblioth. de La Plume, 1902, in-18) ; Celles qui attendent (Paris, Sansot, 1907, in-18), ainsi qu’un poème détaché, La Couronne de racine (Brest, Kaigre, 1902, in-16) ; elle a de plus collaboré au Mercure de France, à la Revue, au Monde moderne, à L’Hermine, à la Grande Revue, à la Revue des