Plaines et monts, forêts, fleuves et pâturages,
Parmi tant de richesse et de fertilité S’évoquent les grands noms qui vainquirent les âges, Les races qu’asservit l’àpre fatalité.
O Burgundia, fille ardente de la Gaule Qui par l’effort de Rome en devint le cerveau ; Sol doux aux émigrés qui, libres de contrôle, Fécondèrent ses flancs de leur élan nouveau.
Sol des Niebelungen, Burgundia première, Qui fis fleurir Chriemliild dont l’amour non éclos Brisa des guerriers ; Terre dont la lumière Alluma l’or fatal et le sang des héros.
Royaume disputé, puis partagé, Bourgogne Pillée, incendiée au gré des Sarrasins, Farouches conquérants sans pitié ni vergogne, Puis, à nouveau, royaume envié des voisins.
Par trois fois morcelée, 6 Bourgogne française ! Qu’ainsi l’on mutila sans pouvoir l’affaiblir. Tes fils, grands guerriers au sang que rien n’apaise, Ont nargué la mort en ton nom pour t’anoblir.
Et dans la paix venue enténébrer le monde, D’autres sont nés de Toi, encor pour t’honorer ; Désarmés, à la foule et pour qu’elle y réponde Ils ont jeté leur âm.e, ivres de l’essorer.
Toute rouge, tu te dresses devant la foule : Flamme de la Pensée et sol trempé de sang Sur lequel a jailli comme une avide goule, La vigne, mère des fruits lourds, au suc puissant.
Bourgogne, Terre forte et centre d’énergie, Si lu n’es pas le sol que mon instinct élut, Au sang de tes héros j’aime devoir ma vie. A Toi, pourpre du sang de Dionysos, salut !
[Poèmes d’orgueil.)