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L. AL-CARTERO

(1861)


Marie-Louis-Léouce Lacoarret est né lors d’un séjour de sa famille à Brou (Eure-et-Loir), le 8 mars 1861. Son père, originaire d’Accous (Basses-Pyrénées), était receveur de l’enregistrement ; sa mère, née Molia, appartenait à une vieille famille salisienne de Part-Prenants (propriétaires primitifs des sources de Salies-de-Béarn). À la mort de son père, survenue six mois après sa naissance, il vint habiter la maison maternelle, à Salies-de-Bearn. C’est là qu’il passa son enfance et sa jeunesse. Par la suite, il fit ses études de médecine, prit le titre de docteur et, après un séjour à Salies en 1888, se fixa à Toulouse, dès 1892. Membre de l’Escole Gastou Febus et de diverses sociétés félibréennes, le docteur Lacoarret publia sous le pseudonyme anagrammatique de L. Al-Cartero, en avril 1901, un premier recueil de poésies actuellement épuisé : Au Peis berd, Biarn (Au Pays vert, Béarn), Toulouse, Ed. Privat, in-8o. Les pièces de cet ouvrage célèbrent les beautés du Béarn, de sa langue, de ses sites et de ses villes, et en particulier les charmes de Salies. En 1906, Al-Cartero a fait paraître un second volume, P’ou Biladye, I, Paysas (Toulouse, Ed. Privat, in-8o), sorte de « chanson des gueux, où, en un style violent et pittoresque, se trouvent exposées les plaintes, les revendications et les espérances des paysans de sa province. L’auteur nous montre dans ce livre ses compatriotes dans leur intérieur, dans leurs mœurs et leurs occupations, et conclut en les engageant à conserver leurs vertus traditionnelles et à demeurer fidèles au terroir. P’ou Biladye a obtenu une fleur aux Jeux Floraux de Clémence Isaure. Un volume en préparation, P’ou Biladye, II, Campestre, décrira les divers aspects et les travaux de la terre béarnaise : les semailles, le blé, la vigne, la fenaison, etc. Al-Cartero a collaboré aux « Reclams », bulletin de l’Escole Gastou Febus, et à Salies-Journal. On lui doit en outre la musique de plusieurs de ses poésies. L’une d’elles, Piquetalos, est très populaire en Béarn.