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LES POÈTES DU TERROIR

hameau, les bonnes histoires dont le Gaulois se gaudit, depuis qu’il pousse son rire clair au milieu des nations : ce sont les souvenirs d’enfance, les longues randonnées par la montagne, les vieilles coutumes du pays ; c’est tout ce qui fait de la terre natale votre terre à vous et non une autre, votre sol nourricier, votre domaine et votre bien. »

Bibliographie. — Desdevise du Dezert, R. Michalias, etc. ; Bulletin de la Soc. des amis de l’Université ; Clermont, 1905.



BOIS TOMBÉ

Au bois de pin qui porte — Sa tête dans le ciel, — À la garnasse morte, — Je dis adieu !

Arbres qui êtes couchés — Encore pleins de sève, — Votre vie s’achève, — Çà et là étendus !

Cette colonne, cependant, — Toujours plus haut montait, — Et votre ombre couvrait — Chaque année plus (grand) du chemin, — Lorsque des hommes sont venus, — Chacun avec un outil, — Une hache ou une scie, — Et alors vous êtes tombés — Comme dans la prairie l’herbe — Sous la faux ; comme au champ — Est tombée la gerbe, L’été, sous la faucille…

Et l’écho de la vallée, — Ecoutez, revient de là-bas, — Redire le bruit, lui aussi — De l’arbre lorsqu’il tombe !



BEU TOUMBO

Au pinaté que pouorto
Sa tèto diens le cia.
En la garnasso morto,
leu li dise adissia !

Aibris que sès jadus,
Enquéro pies de sabo,
Voùtro vido se chabo,
Ti è çai éitendus !

Quelo pialo, pami,
Toujours pus nau montavo,
E voutro ombro tapavo
Chaqu’an mâi de chami,
Quand d’omis soun ribos
Chacuèn ém d’uno eiplito.
Ou n’acho ou be no chito,
Etalors ses toumbos
Coum’en la prado l’èrbo
Seu le dài ; coum’au champ
Ei toumbado la gerbo
L’eitieu seu lou voulan…

E l’éco de la coumbo,
Aujas, torno d’alài.
Dire le brut se mai
De l’aibre quouro toumbo !