Qui ne souhaite jamais ni bure ni sandales, — Qui est content des habits que sa femme lui file, — Enfin ne souhaite rien de tout ce qu’il lui faut, — Hors le fars[1] et le sel…
Tes deux yeux, ma gente cousine, — Comme deux larrons d’accord, — Ont ouvert l’arche de ma poitrine, — Et m’ont dérobé le cœur ; — Mais jamais moi je ne m’en plaindrai, — Car cela s’est fait si bien en tapinois, — Que ma raison qui a mal gardé — Ne s’en est pas avisée.
Vive la liberté ; — N’ayez pas peur que moi je m’engage.
Que ne chatte jamoüé ni bure ni chandealo :
Qu’ei counten dau habi que sa fenno li fialo,
Anfin ne chatte re de tou ce que li fau,
Ma le fear et la sau…
Tau dou-z-eu, ma gento cugino,
Coumo dou leirou d’accor.
On daubri l’archou de ma poüeitreeno.
Et m’on deirauba le cor ;
Ma jamoüé ïau ne m’en plendré :
Car quou se foüé chi de ratado,
Que ma razou que gardo mau dré,
Ne s’en ei pas vizado.
Vivo la liberta :
N’agei pa pau qu ïau mengage :
- ↑ Le mot du texte est douteux. Il peut s’agir du fars. Lou fars, la farce en français, est un mets national du Midi celtique : Auvergne, Rouergue, Limousin, Caorsin, etc.