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BLASONS ANATOMIQUES

O sourcil brun, soubz tes noires tenebres
J’ensepvelis en douleurs trop funebres
Ma liberté et ma dolente vie,
Qui doulcement par toy me fust ravie.




BLASON DE L’ŒIL

La Maison Neufve.


Oeil non pas œil, mais un Soleil doré,
Oeil comme Dieu de mes yeulx honoré ;
Oeil qui feroit de son assiete et taille
Durer dix ans encor une bataille.
Oeil me privant du regard qu’il me doit
Me voyant mieulx que s’il me regardoit.
Oeil sans lequel mon corps est inutile,
Oeil par lequel mon ame se distille.
Oeil, ô mon œil disant je te veuil bien,
Puis que de toy vient mon mal et mon bien.
Oeil bel et net comme ciel azuré,
Oeil reposé, constant et asseuré.
Oeil qui riroit en me voyant mourir,
Qui ploureroit ne m’osant secourir.
Oeil de son faict luy-mesmes esblouy,
Oeil qui diroit si sagement ouy.
Mais à qui œil ? A celuy que sçavez,
Qui vous aura ? Vous, celle qui m’avez.
Oeil, qui pour rendre un cueur de marbre uny,
Ne daignerait se monstrer qu’à demy.
Oeil s’accordant au ris de la fossette,
Qui faict amour en joue vermeillette.