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Archives privées 18.8.1870/13

Cher Monsieur,

Permettez-moi, du fond de notre prison de nous appeler à votre souvenir. Les Prussiens nous frappent, nous humilient, nous tiennent étouffés dans nos murs, et le ciel veut cela. Il permet une chose cependant, c’est de se souvenir, et par moments aussi d’espérer. Le souvenir nous console, il vous place devant nos yeux avec tous les cœurs choisis que les nôtres appellent, nous revoyons les beaux jours d’autrefois, et par une magie singulière, sous ce ciel gris et