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LES CAHIERS

l’amour de bien faire et qu’on ne puisse soumettre, sans grands efforts, aux lois de la conscience.

Dans la plus grande partie des maisons que j’ai appelées de seconde classe l’instruction dogmatique est assez faible, mais la direction générale est plus religieuse. Le plus souvent, c’est la directrice elle-même qui fait l’instruction avant ou après le catéchisme de la paroisse ; c’est elle qui corrige les diligences, suit les enfants à l’église pendant le catéchisme. Dans plusieurs de ces maisons (j’ai la satisfaction d’en pouvoir citer un assez grand nombre), je vois les extraits des enfants écrits avec soin et réunis avec ordre, ce qui est une preuve irrécusable de l’importance qu’on y attache. Dans ces maisons, l’ordre et la forme sont généralement négligés. Certainement, ce n’est là ni de la théologie, ni de la littérature ; les enfants n’y font preuve ni d’érudition, ni d’expérience d’écrivain, mais le ton général de conviction, la forme modeste, l’émotion douce, témoignent du calme de la foi, de la chaleur du sentiment, et, j’ose l’espérer, de la certitude d’une longue persévérance.

Ce qui vaut mieux encore que des devoirs écrits, je vois des actes de charité naïve et spontanée. Pour citer un petit exemple entre mille, je dirai que les Mairies ayant envoyé dans quelques-uns de ces établissements des enfants pauvres dont l’Etat paie la pension, ces jeunes filles, arrivées à dix, douze et même quatorze ans, ignoraient souvent la première prière du chrétien et les plus simples instructions de la foi. Ce n’était pas la directrice, c’étaient les élèves qui, d’elles-mêmes et dans une touchante émulation, donnaient aux nouvelles venues les notions qui leur étaient inconnues et j’ai été heureuse d’entendre ces enfants, bien peu de jours après leur arrivée, mêler leurs voix à celles de leurs compagnes dans les prières communes.

Enseigner une prière et quelques questions de caté-