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pourraient recourir à ce traitement princier !…

Ah ! monsieur Michelet, vous avez beau enfermer la femme, la transsubstantier dans son mari, vous n’enfermerez pas, vous n’immobiliserez jamais la folle du logis : l’imagination. C’est notre diable bleu, à nous autres femmes : elle court, elle emporte l’esprit, elle emporte les sens, elle emporte le cœur…. surtout lorsqu’on a fait de nous des êtres si nerveux, si débiles, que nous n’avons plus sur nous-mêmes la moindre force réactive…

Enfin, vous le dirai-je ?… oui, puisque nous sommes à l’heure des franchises et des confessions. Il y a un chapitre de votre livre qui m’a douloureusement froissée : c’est celui des Rêveries de l’automne. Vous représentez la femme, qui n’est plus jeune et qui n’est pas vieille encore, toute belle dans sa maturité, ses reflets d’or, son voile de brume argenté par un limpide rayon d’octobre ; elle se promène pensive dans son petit jardin ; les dernières roses sont mordues par une gelée hâtive ; une violette lui envoie