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Non, Monsieur, la femme n’est point une malade comme vous le supposez : ce qui est dans l’ordre de la nature, n’est point une maladie. Ce qui est une condition essentielle du grand mystère de la génération n’est point une maladie ; l’accouchement même, quand il suit son cours habituel, quand il n’est pas entravé par la maladresse du médecin ou par les précautions exagérées de la famille, n’est qu’un trouble passager, l’explosion de la vie qui se dédouble.

Vous voulez que le mariage soit l’union spontanée de deux cœurs qui se cherchent, qui s’aiment, qui se nouent pour toujours ; très-bien : mais vous représentez la femme si jeune, si innocente, si ignorante d’elle-même à l’heure de ce premier amour, qu’il est fort à craindre qu’il ne dure pas toujours. Vous-même, n’en êtes pas bien sûr, non plus ; aussi vous empressez-vous de faire une cage de votre petite maison, cage que vous dorez, il est vrai, que vous couvrez de senneçon fleuri, de