connaître le vrai, de procédés plus certains et plus exacts que l’analyse et la synthèse.
Cependant Gargantua qui sait ce qui lui manque, malgré tout son savoir, à cause de la diffusion rapide des lumières, et de quelle importance est l’ordre dans les travaux d’esprit, indique à son fils dans une lettre[1], par son programme même d’études[2], la méthode rigoureuse à laquelle il doit s’astreindre. Pantagruel s’attache donc à apprendre à fond d’abord les langues en commençant par celles de l’antiquité qui sont et seront toujours le fondement des connaissances humaines, ensuite l’histoire[3], les mathématiques, le droit dans ses rapports avec la philosophie, l’histoire naturelle, la médecine, l’anatomie, la critique des textes sacrés en comparant le grec à l’hébreu, sans négliger l’art militaire nécessaire pour défendre sa patrie contre les spoliateurs, et acquiert ainsi, grâce aux judicieux conseils de Gargantua et à la
- ↑ Pantagruel. Livre II, chapitre VIII.
- ↑ C’est un programme succinct d’enseignement supérieur qu’on a développé et complété depuis en le répartissant entre les cinq facultés à l’enseignement desquelles il répond.
- ↑ La géographie est implicitement comprise dans l’histoire qui ne s’en sépare point ; d’ailleurs Pantagruel voyage non-seulement en France mais encore à l’étranger, et de la sorte, à la manière des anciens, en visitant les contrées et les villes il s’instruit au sujet de notre commune demeure.