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attention sur l’état du ciel ; on lui répète et on lui fait répéter les leçons du jour précédent ; après trois heures de lecture, il se livre à quelque exercice du corps ; au commencement du repas, il entend lire l’histoire plaisante des anciennes prouesses, puis on l’entretient des propriétés et de la nature de tout ce qui est servi sur la table ; à la fin du repas, on apporte des cartes, non pour qu’il joue, mais pour qu’il apprenne mille inventions nouvelles « lesquelles toutes yssoient de Arithmeticque. » Par ce moyen on lui inspire le goût de cette science ; il décrit aussi des figures géométriques, s’applique même à chanter et à jouer de tous les instruments. Quand la digestion est terminée, il revient à son étude principale, pendant trois heures au moins, soit qu’il répète la lecture du matin, soit qu’il la continue, soit qu’il écrive les « antiques et romaines lettres. » Après un divertissement qui consiste dans l’équitation, la lutte ou la natation, il s’occupe de botanique en se promenant, prend part à un souper où l’on échange toujours de bons propos « tous lettrez et utiles[1], » puis quelquefois rend visite aux

  1. Gargantua. Chapitre XXIII.