futures « par art d’Astrologie, Geomantie, Chiromantie, Metopomantie, et aultres de pareille farine[1] ; » mais bientôt édifié sur sa science divinatoire, il s’écrie : « Laissons icy ce fol enraigé rauasser tout son saoul auecques ses diables priuez. Il ne sçait le premier traict de philosophie, qui est, congnois toy. Et se glorifiant veoir un festu en l’œil d’aultruy, ne void une grosse souche laquelle luy poche les deux yeulx[2]. » Voilà le trait acéré que le Satirique décochait sur ceux qui faisaient profession d’annoncer l’avenir, et dont le contre-coup devait atteindre les gens assez simples pour croire bénévolement à leurs prophéties.
Mais tous ces abus, tous ces écarts de bon sens n’étaient-ils pas ordinairement dans le principe les conséquences d’une éducation vicieuse et inepte ? N’y avait-il que Gargantua qui s’éveillait entre huit et neuf heures, puis, sans se laver, déjeunait, étudiait quelque méchante demi-heure, « les yeulx assis dessus son liure, » tandis que « son ame estoit en la cuysine[3], » s’asseyait à table, mangeait et enfin « dormoit sans desbrider, iusques on lendemain