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un tableau de mœurs, où, en regard d’une vieille société en décadence, se dessine le plan d’une société nouvelle et florissante. Rien de ce qui est contraire à la raison en littérature et en philosophie, à l’équité et à l’humanité en politique et dans l’administration de la justice, à la dignité et à la sainteté dans la vie religieuse, au désintéressement dans les questions ecclésiastiques, à la vérité et à la morale dans l’état social et dans l’éducation, ne trouve grâce devant sa mordante raillerie. Pour s’en convaincre, il suffit, comme le dit l’auteur lui-même, d’« ouurir le liure et soigneusement peser ce que y est deduict. » On connaît alors que « la drogue dedans contenue est bien daultre valeur que ne promettoit la boite, cest a dire que les matieres icy traictees ne sont tant folastres, comme le tiltre au dessus pretendoit[1]. »

On avait imprimé pour la première fois en 1496 à Séville l’Amadis de Gaule, les prophéties de l’enchanteur Merlin en 1498 à Burgos et pour la seconde fois en 1500 à Séville. L’histoire de la fée Mélusine avait paru successivement en 1489 à Tolosa, en 1512

  1. Gargantua, prologue.