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d’un vif intérêt sur Rabelais ? Certainement ; mais ce sont des volumes considérables composés par de savants critiques pour un public savant. Toutefois je ne doute pas que ces curieux, dont je viens de parler, ne se soient empressés d’y chercher la solution d’un problème resté jusque-là insoluble pour eux, et qu’ils n’aient ainsi, à leur grande satisfaction, rectifié leur jugement. Mais les autres, et tous ceux qui n’ont fréquenté que les écoles primaires, même supérieures, les ont-ils lus ? Le pouvaient-ils du reste fructueusement ? En effet, M. Fleury ne se contente pas d’analyser et de commenter fort longuement le roman de Gargantua et de Pantagruel ; il traite encore toutes les questions qui s’y rattachent de près ou de loin, et va jusqu’à faire d’ingénieux rapprochements avec la littérature russe. M. Gebhart étudie à fond autant l’esprit de la Renaissance et de la Réforme que celui de Rabelais, et en trace un tableau achevé où l’on reconnaît la touche d’un maître. Mais il faut avoir beaucoup d’acquis pour goûter le charme de si beaux travaux d’érudition. Que de choses nouvelles et difficiles à comprendre pour la plupart des gens qui, sans être dépourvus d’instruction, ne sont pas en état de